Trajectoires d’utilisation des corticoïdes sur 2 ans au cours du traitement de la polyarthrite rhumatoïde - 27/11/21
Resumen |
Introduction |
Les glucocorticoïdes (GC) font partie du traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Une dose cumulée faible et une période d’utilisation maximale de 6 mois sont recommandées du fait de leur toxicité.
L’objectif est d’analyser dans la PR l’utilisation des GC en association aux traitements de fond conventionnels (csDMARD) ou biologiques (bDMARD) et d’identifier les différentes trajectoires de GC ainsi que les facteurs associés.
Patients et méthodes |
Les PR recevant pour la 1ére fois un csDMARD, un 1er anti-TNFα ou un autre bDMARD en 1re ligne ou en échec d’anti-TNFα ont été inclus dans la cohorte RCVRIC du CHU de Clermont-Ferrand. Les patients traités par GC à l’inclusion ou initiés dans les 2 mois ont été comparés à ceux sans GC. Parmi les patients sous GC, l’évolution au cours du temps (M0, M6, M12, M24) de la dose de GC a été analysée par la méthode « Group Based Trajectory Modeling » pour identifier différentes trajectoires. Les caractéristiques à l’inclusion, la réponse et le maintien thérapeutique, l’impact des recommandations EULAR 2017 ont été analysés selon chaque trajectoire.
Résultats |
Les 184 patients analysés (75 % de femmes), âgés en moyenne de 58±11 ans, avaient une PR depuis 4,2 ans en médiane [1,25–12,60]. Un facteur rhumatoïde était noté dans 84 % des cas, des ACPA dans 83,7 % des cas et des érosions chez 50 % des patients. Le DAS28-CRP moyen était de 4,2±1,2. Les patients recevaient du méthotrexate (MTX) dans 79 % des cas et un bDMARD dans 77 % des cas. Quatre-vingt un patients (44 %) avaient des GC à l’inclusion. Les patients sous GC étaient plus âgés (60,9±10,1, p=0,001), avaient une CRP (12mg/L [3 ; 26], p=0,03) et un HAQ (1,00 [0,75 ; 1,50] p=0,008) plus élevés mais des scores d’activité et d’érosions similaires. Une HTA était plus fréquente dans le groupe GC (p=0,01), ainsi qu’un risque cardiovasculaire (SCORE p=0,01) et fracturaire (FRAX p<0,001) plus élevés. Parmi les 81 patients sous GC, 2 trajectoires ont été identifiées : la trajectoire 1 (25 %) avec un arrêt rapide des GC dans la 1ére année maintenu à 2 ans ; la trajectoire 2 (75 %) avec une baisse progressive des GC et le maintien d’une faible dose (3mg/j) à 2 ans. Les patients de la trajectoire 2 se caractérisaient par une durée antérieure de GC plus longue (33,2 mois [6,6 ; 99,1], p=0,008), un HAQ plus élevé (1,25 [0,75 ; 1,63] p=0,01), une association moins fréquente avec le MTX (72,1 %, p=0,03). Une bonne réponse EULAR à 6 et 12 mois était moins fréquente dans la trajectoire 2 (38,3 % vs 81,3 % p=0,03, 42 % vs 82,4 % p=0,02) même après ajustement sur le HAQ, la durée des GC, le MTX. Il n’y avait pas de différence sur la qualité de vie, le RAID, l’aggravation structurale ou le maintien du bDMARD entre les 2 trajectoires au cours du suivi. Un nombre plus élevé de diabètes, d’infections, de fractures et une augmentation de l’IMC étaient notés dans la trajectoire 2 sans différence significative du fait du faible nombre d’événements. Une majorité des patients (65 %) de la trajectoire 1 a été inclus après la publication des recommandations EULAR contre 29,5 % dans la trajectoire 2.
Conclusion |
Près de la moitié de nos PR recevaient des GC, pour ¾ au long cours, malgré des comorbidités plus fréquentes, sans effet bénéfique sur la réponse thérapeutique, la qualité de vie ou l’évolution structurale et avec l’apparition de comorbidités. La publication des recommandations EULAR en 2017 puis de la SFR en 2019 devrait modifier les schémas d’utilisation de la corticothérapie au cours de la PR.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Esquema
Vol 88 - N° S1
P. A25 - décembre 2021 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
El acceso al texto completo de este artículo requiere una suscripción.
¿Ya suscrito a @@106933@@ revista ?